L'Optique se présente d'abord comme un traité
de science expérimentale : à ce titre il convient
de s'intéresser aux enjeux proprement théoriques
que soulève sa lecture, selon une perspective soucieuse
de lui donner sa place exacte dans l'histoire des sciences.
Pour autant, il est désormais difficile d'étudier
la science newtonienne sans tenir compte des importants progrès
que connaît depuis une vingtaine d'années notre
connaissance des autres facettes du génie de l'auteur
des Principia. Les recherches de Newton sur l'optique
sont inséparables de ses préoccupations théologiques.
L'optique est un centre d'intérêt pour Newton.
Il comprend que la lumière n’est pas blanche, contrairement
à ce que pensaient jusque là Descartes ou Hooke,
mais qu’elle est constituée d’un spectre
coloré. En tentant d'expliquer comment les couleurs paraissent,
il parvint au raisonnement selon lequel la lumière est
un mélange de différents rayons de couleurs différentes,
et qu'en raison des phénomènes de réflexion
et de réfraction, ses couleurs apparaissent en composants
séparés.
Il
parvient à former le spectre coloré en
faisant passer de la lumière au travers d'un
prisme (dans une pièce obscure) qui scinde le
faisceau lumineux en couleurs séparées
et le projette sur un écran placé à
plusieurs mètres de distance. Newton pense donc
que le prisme ne modifie pas la lumière blanche
mais dévoile simplement ses composantes. Pour
démontrer sa théorie des couleurs, Newton
place derrière un prisme un écran sur
lequel est fait un petit trou. Il fait passer un rayon
( bleu par exemple) à travers ce trou et place
derrière l'écran un deuxième prisme.
Le rayon coloré n'est pas modifié, il
garde sa couleur bleue, il est simplement réfracté.
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Illustration
de l'expérience de Newton avec deux prismes |
Newton
observe aussi que le rapport entre l'angle d'incidence
et l'angle de réfraction a des valeurs différentes
pour les composantes de la lumière. Ainsi le rayon
bleu est le plus réfracté alors que le rouge
est le rayon le mois réfracté du spectre.
En
1672, Newton envoya un bref exposé de sa théorie
des couleurs à la Royal Society de Londres. Sa
publication dans la parution de la Royal Society (Philosophical
Transactions) souleva la critique et renforça sa
crainte d'être publié. Par la suite, il se
retira autant que possible dans la solitude de ses recherches,
à Cambridge. Cependant, en 1704, Newton publia
Opticks, ouvrage qui expliquait en détail
ses théories.
En
1669, Newton construit le premier télescope utilisable.
En 1671, il pense à utiliser comme objectif un
miroir sphérique, dénué d'aberrations
chromatiques. La réalisation du télescope
est connue de la Royal Society .En 1672, Newton expose
ses expériences faites au moyen du prisme qui prouve
que la lumière blanche est composée de rayons
colorés. Cela suscite des vives controverses, notamment
avec R.Hooke et avec C.Huygens.
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Huygens est un des personnages les plus importants de l'histoire
de la physique. Hollandais, il a été appelé
en France par Colbert pour donner du prestige à la toute
jeune Académie des Sciences et lui permettre de rivaliser
avec la Royal Society de Londres. Une grande rivalité
va s'instaurer entre les deux académies par savants interposés.
A Londres, Newton s'est attelé a l'écriture d'un
Traité d'optique pour décrire et expliquer un
certains nombre de phénomènes lumineux, tel que
la décomposition de la lumière blanche par un
prisme.
Sur la question de la nature de la lumière, une divergence
d'opinion existe entre ces deux grands savants. Newton conçoit
la lumière comme formée par un ensemble de petites
particules lumineuses. Huygens se pose aussi cette question.
D'après Huygens, quand la lumière s'étend
de part et d'autre, elle se croise mais n'a aucun effet. Alors
que pour un solide c'est différent: lorsqu'un solide
s'étend de part et d'autre, il se croise et il y a un
impact.
Newton pense que la vitesse de l'eau est supérieure a
la vitesse de l'air et donc que, la vitesse dans l'air et inférieure
a la vitesse dans l'eau. On découvrira par la suite que
la vitesse dans l'air est supérieure à la vitesse
dans l'eau.
Cette guerre entre les deux hommes a duré plus de 200ans.
En
1675, il publie un nouveau travail sur la lumière, ou
figure sa théorie corpusculaire. Pour expliquer les irisations
de lames minces et l'expérience d'interférences
dites "des anneaux de Newton", il attribue toute foi
aux particules lumineuses certaines propriétés
ondulatoires. Ces travaux ainsi que ses observations sur la
diffraction de la lumière figureront dans son Optique.
Newton y défend, à peu près en même
temps que Malebranche, le caractère spécifique
et inaltérable de chaque couleur. Il développe
aussi des vues moins scientifiques sur la nature des couleurs,
présentées comme une théorie mixte: la
lumière est composée de corpuscules de grosseur
variable selon la couleur et qui ébranlent l'éther,
y créant des ondes. Newton introduit ainsi la notion
de périodicité des ondes lumineuses, mais, à
la différence de Malebranche, il ne distingue pas clairement
périodicité et amplitude.
Après
ces travaux d'optiques, Newton semble se désintéresser
de la science. Mais l'astronome E.Halley, à la suite
de discussions avec Hooke et C.Wren, va le consulter à
Cambridge au sujet des lois de Kepler et des orbites elliptiques
des planètes. Les réponses de Newton sont à
ce point convaincantes que Halley le presse en 1685 de publier
ses découvertes sur la gravitation. Et c'est en 1687
que parait l'ouvrage Principes mathématiques de philosophie
naturelle. Newton y applique les mathématiques à
l'étude des phénomènes naturels, parmi
lesquels le mouvement occupe le premier rang. La force, dont
l'origine et la nature nous demeurent inconnues, est uniquement
définie par ses manifestations. Il y expose sa théorie
de l'attraction universelle et la loi d'ou se déduisent
les trois lois de Kepler. Newton donne également les
lois du choc, étudie le mouvement des fluides. Grâce
aux mesures de l’astronome J.Picard, il calcule la précession
des équinoxes et l'aplatissement terrestre, énonce
la théorie des marées, établi l'orbite
des comètes.
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